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Rencontre avec des sauveurs au quotidien

le mercredi 07 octobre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 07 octobre 2015

Être un pompier demande plus qu’éteindre un incendie. Pour l’équipe du service de Delson-Candiac, c’est l’opportunité d’avoir un impact direct dans la communauté. Discussion sur l’évolution du métier avec cinq sauveurs au quotidien.

Un pompier n’oublie jamais le premier incendie, le premier accident mortel ni les premières victimes.

«La première fois que tu as la lance dans les mains et que tu ne vois que de la poussière pendant que tu entends les autres qui disent qu’on rentre dans un bâtiment en feu, c’est un feeling que tu n’oublieras jamais. Il n’y a personne qui est prêt à dire que la première fois sur le terrain, alors qu’il faisait chaud et que tout explosait, qu’il se sentait bien», affirme le lieutenant Patrick Miron, en poste à Delson depuis plus de 20 ans.

«Tu te rappelles toujours de l’adresse et de quel type de feu il s’agissait, ajoute le pompier Marc-André Perreault. Tu es nerveux, car tu sors de l’école et tu n’as jamais connu l’expérience sur le terrain.»

Aujourd’hui, le service de Delson-Candiac, qui compte 49 membres dans ses rangs, constate que la façon d’aborder un incendie a changé au fil des ans.

«Dans les années 80, les structures et les matériaux étaient plus solides. Les pompiers pouvaient donc rester à l’intérieur d’un bâtiment en feu plus longtemps, mentionne le lieutenant Miron. Aujourd’hui, notre temps de réponse est primordial. Les tissus d’aujourd’hui font en sorte que la fumée est 1000 fois plus toxique. Nous nous devons d’être organisés.»

Adrénaline au rendez-vous

Chef aux opérations d’incendie, François Côté s’assure que ses «gars», comme il les appelle, reviennent sains et saufs en adoptant la bonne stratégie.

«À l’époque, les pompiers rentraient de façon moins structurée et moins sécuritaire. Aujourd’hui, les risques sont plus calculés, note-t-il. En tant que gestionnaire, je ne dois pas pousser mes gars à entrer dans le feu. Je dois plutôt les retirer de façon sécuritaire.»

M. Côté rappelle qu’instinctivement, le pompier est attiré par les flammes et n’hésite pas à s’approcher du brasier.

«Je n’ai pas à les pousser pour éteindre un feu. Au contraire, il faut plutôt penser à la façon de les retirer», poursuit-il.

Jonathan Godin ne s’en cache pas. Malgré le malheur causé par un feu de bâtiment, l’adrénaline et l’excitation sont toujours au rendez-vous.

«Ce n’est pas plaisant de voir les résidents dans la rue. Toutefois notre travail, c’est d’éteindre des feux. Nous sommes plus stimulés pour ce genre de situation parce que nous savons que nous allons avoir du travail à faire», affirme-t-il.

L’aura du pompier

En plus du travail sur le terrain, les pompiers du service d’incendie de Delson-Candiac effectuent de la sensibilisation auprès des citoyens ainsi que dans les écoles. Ils constatent qu’il existe une forme d’aura autour du métier.

«Nous sommes plus près des citoyens qu’aucun autre corps de métier. Je pense que ça explique pourquoi les gens nous voient comme des sauveurs, poursuit M. Godin. Contrairement aux autres métiers d’urgence, nous ne sommes pas répressifs. Nous sommes là pour aider. Nous ne quitterons jamais des citoyens touchés sans avoir trouvé une solution pour eux.»

Adieu la Saint-Valentin…

Être pompier demande d’être aux aguets 24 heures sur 24. Des pompiers sont de garde du lundi au jeudi de 6h à 22h et le vendredi de 6h à 17h. En dehors de ces heures, ils doivent être en possession d’un téléavertisseur en tout temps et ce, même lors des occasions spéciales.

«À Noël, il y a toujours le classique «Tu dois quitter pendant le souper parce que tu as un appel», explique Jonathan Godin. À la Saint-Valentin, il y a 10 blondes qui boivent leur verre de vin seules à la maison. Si tu vas au restaurant, tu dois y aller à deux véhicules.»