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Saint-Constant quitte la Régie de police Roussillon : «Une décision à contre-courant de la tendance»

le mercredi 10 avril 2019
Modifié à 13 h 38 min le 10 avril 2019
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

À lire aussi Départ de Saint-Constant de la Régie de police Roussillon : La Prairie et Delson surprises «Une décision prise par la porte d’en arrière», selon la présidente de la Régie La décision de Saint-Constant de quitter la Régie de police Roussillon est à première vue surprenante et à contre-courant de ce qui est enseigné aux futurs gestionnaires, d’après Manon Beaumier, directrice des programmes de gestion en sécurité publique de l’Université de Trois-Rivières. L’experte consultée par Le Reflet souligne que la tendance dans les milieux de la police et des services d’incendie est «au regroupement plutôt qu’au morcellement». «La fusion permet d’offrir des services plus élaborés en matière d’intervention, d’escouade tactique, etc. Les policiers ne font pas que surveiller les rues. Leurs tâches se complexifient, notamment avec l’arrivée des réseaux sociaux et la hausse des cas en santé mentale. Un regroupement permet de mieux répartir les spécialités», fait-elle valoir. Sans connaître la situation spécifique qui prévaut au sein de la Régie intermunicipale de police Roussillon, Mme Beaumier émet l’hypothèse que ce sont des enjeux de gouvernance qui seraient au cœur du conflit, et non des aspects dits pratiques. «Cette décision est peut-être le symptôme d’une mésentente», avance-t-elle. Coûts L’experte ne peut pas dire si Saint-Constant fera des économies à long terme en créant son service de police autonome, mais précise que plus petit ne veut pas nécessairement dire moins cher. «Ce sont certainement des gens sérieux et de bonne volonté qui semblent avoir bien étudié la question. Néanmoins, ils feront face à des défis de gestion de taille. Il y a moins de possibilités d’avancement dans un plus petit corps de police», explique-t-elle. Études de cas ? Le Reflet a souligné à Mme Beaumier qu’une autre ville de la MRC de Roussillon, Mercier, s’était aussi tournée vers la création d’un service de police autonome en 2017. «Je pense que je vais commencer à étudier votre secteur plus attentivement!» s’est-elle exclamée en riant.
«Nous enseignons à nos étudiants qu’il est favorable de se regrouper. La fusion permet d’adopter une vision régionale stratégique.» -Manon Beaumier, directrice des programmes de gestion en sécurité publique