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Un chiropraticien à La Prairie coupable de manquements

le mercredi 04 mars 2020
Modifié à 14 h 21 min le 04 mars 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

François Poulin, chiropraticien dont le bureau est situé à La Prairie, a été reconnu coupable de neufs chefs d’infraction d’une plainte disciplinaire de l’Ordre des chiropraticiens du Québec. Il a omis de faire des examens, d’obtenir des consentements de patients et d’effectuer des suivis rigoureux dans trois dossiers.   L’intimé a plaidé coupable lors de son audience devant le Conseil de discipline, le 21 février. Il est contrevenu au code de déontologie des chiropraticiens et au règlement sur la tenue des dossiers et des cabinets de consultation de l’Ordre des chiropraticiens du Québec. En détails Après analyse approfondie des reproches faits au chiropraticien comptant 23 ans d’expérience, il s’est vu imposer une amende de 2 500$ et une réprimande pour chacun des autres chefs d’infraction. Pierre Boucher, un expert appelé à témoigner, indique que les trois dossiers au cœur de la plainte, traités entre avril et août 2018, étaient tous déficients. Dans le premier, une patiente souffrait de symptômes incluant des engourdissements et des maux de dos sévères et des troubles modérés aux pieds. Elle avait également divers problèmes de santé qui n’ont pas été inscrits à son dossier. Ainsi, «il est impossible de faire le suivi et l’évolution de l’état de santé de cette patiente», peut-on lire dans le jugement. De plus, les tests chiropratiques effectués sont jugés insuffisants. L’expert note qu’aucun formulaire de consentement n’a été signé par la patiente avant de lui donner des soins. Dans un deuxième cas impliquant une dame de 73 ans qui était tombée sur le coccyx, l’expert convient à nouveau que l’intimé n’a pas fait tous les examens requis. Il ajoute qu’«étant donné l’âge et les antécédents de cette patiente, le dossier aurait dû contenir aussi quelques informations sur certaines conditions mentionnées [arthrite, fatigue, variations de poids et historique de cancer]. Ces informations sont importantes, car elles peuvent influencer le diagnostic, le plan de traitement et le pronostic». Puis, un troisième dossier analysé confirme que le chiropraticien a répété les mêmes manquements. Dans les trois cas, l’anamnèse, soit le récit des antécédents médicaux, et l’examen sont incomplets, il y a absence de diagnostic et de plan de traitement. «L’infraction, répétée à trois reprises, est grave et se situe au cœur de la profession», conclut le Conseil de discipline. Dans tous les cas, le chiropraticien utilisait un logiciel qu’il a conçu «sans s’assurer qu’il ne soit conforme aux exigences de l’Ordre en matière de tenue de dossiers, ni quant aux examens requis». Celui-ci n’avait pas été approuvé par l’Ordre des chiropraticiens du Québec et l’intimé l’a mis en vente, mettant la pratique d’autres professionnels à risque. Facteurs atténuants Le Conseil convient que le plaidoyer de culpabilité de M. Poulin s’inscrit comme un facteur atténuant. De plus, ce dernier a modifié sa pratique pour ne pas reproduire ses erreurs. Il a collaboré avec le service d’inspection professionnelle, a apporté des modifications à son logiciel et a effectué des stages de perfectionnement. Le risque de récidive est évalué à faible par le Conseil de discipline.