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Un règlement protégera davantage la rainette faux-grillon

le jeudi 28 avril 2022
Modifié à 8 h 06 min le 29 avril 2022
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

La rainette faux-grillon est présente à différents endroits dans la Grand Montréal. (Photo: Le Reflet - Denis Germain)

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a adopté un règlement de contrôle intérimaire (RCI), le 28 avril, qui interdira dorénavant toute construction et toute activité dans certains milieux naturels et humides protégés abritant des espèces menacées, dont la rainette faux-grillon.  

Un total de 12 367 hectares de milieux naturels s'ajoutera ainsi à la superficie déjà protégée par le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), détaille la CMM. Environ 22,3 % du territoire du Grand Montréal, dont font partie Candiac, Delson, La Prairie, Saint-Constant, Sainte-Catherine, Saint-Mathieu et Saint-Philippe, seront désormais couverts par des mesures de protection. 

«Il s’agit de la première fois dans l’histoire du Québec que l’habitat de la rainette faux-grillon est ainsi cartographié et visé par des mesures de conservation dans un outil d’aménagement», soutient la CMM. 

À La Prairie et Candiac, des projets immobiliers avaient été mis sur la glace pendant un certain moment en raison d'un décret fédéral d'urgence en 2016 pour protéger cette minuscule grenouille. 

Le petit blongios, le ginseng à cinq folioles, des «occurrences floristiques prioritaires non protégées de plantes vasculaires» ainsi que des alvars ne pourront pas non plus être affectés par des travaux. 

«Ce règlement permettra en outre de protéger des écosystèmes forestiers exceptionnels et participera au maintien de l’équilibre des écosystèmes et de la diversité biologique du territoire», poursuit l'organisation composée de 82 municipalités. 

Le règlement entrera en vigueur dès son approbation par le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, dans un délai maximal de 60 jours, et «le restera jusqu’à ce que le contenu du futur PMAD soit intégré aux règlements municipaux», précise la CMM, qui offrira des séances de formation et un accompagnement aux municipalités par la suite.

«Pour la première fois, la cartographie de la rainette faux-grillon, une espèce particulièrement présente dans l’agglomération de Longueuil, sera intégrée à un outil d’aménagement métropolitain. [...] Ce règlement contribuera à freiner l’étalement urbain tout en assurant une prévisibilité aux promoteurs immobiliers et en protégeant davantage de milieux naturels», affirme Catherine Fournier, mairesse de Longueuil et vice-présidente du comité exécutif de la CMM.

Quant au Conseil régional de l’environnement de la Montérégie, il salue «le courage des élus qui témoigne de leur volonté de placer les enjeux de déclin de la biodiversité et des changements climatiques au cœur de leurs actions. Le rôle central des milieux naturels n’est plus à prouver dans la protection de la biodiversité, dans la lutte contre les changements climatiques et l’augmentation de la résilience des milieux de vie».

Loi sur l'expropriation

Par ailleurs, la Communauté métropolitaine de Montréal demande aussi au gouvernement du Québec de soutenir ses municipalités qui souhaitent acquérir des milieux naturels en bonifiant sa contribution au programme d’aide financière de la Trame verte et bleue du Grand Montréal et en modifiant la Loi sur l’expropriation. Ce dernier changement ferait en sorte que l’indemnité d’expropriation serait calculée sur la base de la juste valeur marchande.

La Ville de Candiac réclame une réforme de la Loi depuis février 2021, puisqu'elle faciliterait ses démarches pour acquérir l'ancien golf et le transformer en parc-nature.