Actualités
post-format-video
COVID-19

VIDÉO - Distanciation et jouets : des défis pour les garderies

le vendredi 29 mai 2020
Modifié à 15 h 52 min le 29 mai 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Alors que les garderies rouvriront complètement le 1er juin en accueillant graduellement de plus en plus d’enfants, les défis s’annoncent grands. La garderie la Joyeuse marmaille à Candiac, qui n’a jamais cessé ses opérations parce qu’elle accueillait des enfants de travailleurs essentiels, peut en témoigner. https://www.dailymotion.com/video/x7u6w4y La directrice Sylvie constate notamment que c’est ardu pour les enfants de respecter la distance de 2 mètres. «Avec les plus vieux, c’est mieux, mais ils oublient rapidement. Je ne veux pas non plus dénaturer les câlins ou miser sur la peur», dit-elle. Les éducatrices insistent plutôt sur l’importance «de ne pas entrer dans la bulle des amis» et se font un devoir de le rappeler aux enfants fréquemment. Pour le personnel, le mot d’ordre est de permettre aux éducatrices de faire un câlin a un enfant qui pleure «sans que les visages se touchent». La distance est toutefois bien maintenue entre les collègues.
«C’est clair qu’il fallait reprendre complètement. Déjà, je peux voir que des enfants ont régressé au niveau du langage, par exemple. C’est inquiétant.» -Sylvie Boucher, directrice de la garderie la Joyeuse marmaille
Mesures d’hygiène Depuis le début de la pandémie, la garderie a dû mettre de côté tous les jeux et jouets qui ne sont pas lavables. «Ça fonctionne avec des bacs ou dans des carrés identifiés au sol. Ce sont les éducatrices qui manipulent les jeux. On explique aux enfants que tu prends un jeu, tu joues avec. Quand tu as terminé, tu le laisses là et tu laves tes mains. Il y a beaucoup de lavage de mains», laisse savoir Mme Boucher. Il y a davantage de tâches à effectuer pour les éducatrices, qui doivent désinfecter les objets et surfaces sans cesse. La directrice estime qu’elle devra peut-être engager quelqu’un pour le nettoyage une fois au maximum de sa capacité. Elle ajoute également que «c’est difficile pour les éducatrices de travailler avec un masque, des gants et une visière. Jouer au ballon, ce n’est pas évident avec tout ça», fait-elle remarquer. La CNESST a récemment accordé un allègement pour l’équipement à porter quand les éducatrices sont dehors. Éducatrices Alors qu’il y a une pénurie d’éducatrices un peu partout au Québec, le personnel est en place depuis longtemps et forme une équipe «tissée serrée» à la Joyeuse marmaille. Si une des éducatrices devait quitter, il n’y aurait personne pour la remplacer, admet Mme Boucher. «On prend soin les unes des autres. Les éducatrices ici ont toutes continué d’être payées. On a tous une petite crainte, mais une fois dans la routine avec les enfants, on essaie de mettre ça de côté», relate la directrice. Elle ajoute que «les enfants s’adaptent merveilleusement bien. Ils nous ramènent sur terre». Retour à la normale graduel Depuis le 16 mars, le nombre d’enfants à la garderie a varié entre 1 et 11 avec 4 enfants par éducatrice maximum. «J’ai mis sur pied un système similaire à la prise de rendez-vous médicaux, explique Mme Boucher. Ça me permettait d’évaluer combien d’éducatrices j’allais avoir besoin.» Elle dit savoir que certains établissements avaient tout leur personnel en place, mais Mme Boucher préférait ne pas mettre en danger toute son équipe. Il n’y a d’ailleurs eu aucun cas de COVID-19 à la garderie. Certaines éducatrices se sont plutôt occupées de rester en contact avec les parents, notamment avec des vidéos et activités sur les réseaux sociaux. Le 1er juin, 28 enfants étaient de retour à la garderie, et ce, pendant deux semaines. Ensuite, le nombre augmentera à 40 pour doubler finalement à 80, soit la pleine capacité de l’établissement, le 22 juin, afin de répondre aux exigences gouvernementales «Quand on a reçu ça, ç’a été une douche froide, c’est sûr que ça fait peur. Ça va venir vite», confie Mme Boucher.