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Un policier dénonce les quotas de tickets

le vendredi 20 octobre 2017
Modifié à 20 h 23 min le 20 octobre 2017
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Un policier de la Régie intermunicipale de police Roussillon ayant témoigné sous le couvert de l’anonymat s’insurge contre le capitaine de l’organisation qui a demandé à ses troupes d’augmenter le nombre de contraventions, le lundi 16 octobre. Une situation qui a soulevé l’ire au poste, dit-il. Selon ce témoin, les policiers affectés à la circulation auraient eu l’ordre de donner au moins 13 constats d’infraction par quart de travail, faute de quoi ils auraient une mention à leur dossier. Une information que le Journal a pu valider auprès d’une seconde source.
«Après trois notes disciplinaires, on obtient une suspension, alors c’est sûr que pour éviter ça, on va se placer dans des trappes à tickets pour remplir nos obligations, dit-il. Ça n’a pas d’allure parce qu’en plus de nous enlever notre pouvoir discrétionnaire, on marche sous la menace.» -Un policier de la Régie intermunicipale de police Roussillon
Il semblerait que le capitaine ait demandé à une équipe de trois policiers devant travailler cette fin de semaine de mettre de côté certains appels moins prioritaires pour se concentrer sur les constats reliés à la circulation. «On voulait que chaque policier donne au moins neuf constats de 100$ et plus, raconte-t-il. Ça n’a vraiment pas passé et le syndicat a réagi mardi en faisant appel à des avocats.» Le président du syndicat, Stéphane Thibault, n’a pas répondu à notre demande d’entrevue. L’agent s’étant confié au Reflet dit ne pas savoir si l’ordre d’augmenter les quotas vient de la direction de la Régie ou des Villes. Réaction écrite Le Journal a sollicité une entrevue avec un membre de la direction, mais celle-ci a préféré nous envoyer une réaction par courriel. La direction confirme avoir rencontré des officiers de l’organisation pour les «sensibiliser au rendement de certains policiers en matière de sécurité policière». «Ces rencontres ne sont pas commentées publiquement», poursuit la direction. Il n’a donc pas été possible de savoir si la Régie a effectivement demandé à ce qu’on augmente le nombre de contraventions par quart de travail. Elle n’a pas non plus émis de commentaires sur le climat de travail.