Opinion

Retour vers le passé

le jeudi 03 novembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 03 novembre 2016

Voici le billet du 2 novembre 2016 d'Hélène Gingras.

Quand vous jetez un regard en arrière, vous arrive-t-il d'être surpris?

Dimanche, j'ai joué au dekhockey avec mon cousin. Un match amical. Comme ça nous arrive à l'occasion. Denis est un excellent gardien de but. Le meilleur que je connaisse. Capable d'anticiper les jeux. D'analyser les joueurs et leur style. Il sait qui fait telle feinte devant lui. Que l'autre tire habituellement dans le haut du but. Ou que c'est un expert du lancer frappé.

En conséquence, il s'ajuste. Même après un but, je l'ai vu refaire son déplacement. Relever sa mitaine pour feinter un arrêt raté. Question de corriger ce qui a cloché. Pour la prochaine fois.

D'ailleurs, je ne compte plus les joueurs qu'il a frustrés en faisant un geste à la dernière minute pour stopper une balle. Faire une glissade extrême. Et se relever rapidement. Tel un chat. Pour contrer un but. Et frustrer un adversaire. Encore une fois. Tout en laissant percevoir un large sourire de victoire à travers la grille de son casque.

La beauté, c'est que Denis est un autodidacte. Et un passionné de sports. Qui a appris pratiquement par lui-même. À force d'observer les pros. Et de regarder quelques DVD sur l'entraînement des gardiens de but.

Avec le recul, j'aurais dû me douter que cette passion le suivrait toute sa vie.

J'ai quelques fois gardé Denis et ses deux frères plus vieux quand ils étaient petits. Je l'avoue, ce n'était pas une grosse corvée. Comme pratiquement tous les petits garçons de leur âge, ils ne tenaient pas en place. Il suffisait de canaliser leur énergie.

Je préférais par-dessus tout quand on descendait au sous-sol pour jouer au hockey. Une fois, je me rappelle que nous avions joué pendant des heures après le souper. Sans voir le temps passer. Si bien que mon oncle était rentré du travail et que ses trois garçons étaient encore debout.

À l’époque, Denis était haut comme trois pommes. Et il réclamait déjà garder les buts. Il était si petit que les <@$p>pads<@$p> lui arrivaient presque au cou! Mais il ne reculait devant aucun lancer.

J'aurais dû me douter que cette passion le suivrait toute sa vie. Mais qui aurait pensé que nous allions encore jouer ensemble 25 ans plus tard?