Traité de raciste par le chef du NPD, Alain Therrien exige des excuses

Au lendemain de l’expulsion du chef du NPD de la Chambre des communes, Jagmeet Singh, pour avoir traité le député de La Prairie Alain Therrien de raciste, ce dernier estime qu’il ne pouvait pas recevoir «pire insulte» dans le contexte actuel. Le leader parlementaire du Bloc québécois exige des excuses et affirme ne pas avoir mérité un tel sort. Depuis hier, M. Therrien reçoit une avalanche de propos haineux, raconte-t-il. Sa famille est bouleversée. «En politique, je ne m’attaque jamais aux personnes, mais plutôt aux idées, souligne-t-il. Nous sommes dans une démocratie et avons le droit de voter pour nous exprimer.» Le vote au cœur de cette controverse portait sur une motion soumise par le NPD, le 17 juin. Ce dernier voulait que les partis politiques reconnaissent qu’il y a du racisme systémique envers les Autochtones au sein de la Gendarmerie royale du Canada et, par le fait même, qu’ils entérinent les solutions proposées par le NPD pour l’éradiquer.

«Il a personnalisé le débat à mon endroit, alors que je partageais le message du parti.» -Alain Therrien, député de La Prairie

«Le 16 juin, le NPD nous a soumis une demande pour qu’un comité d’études se penche sur cette question. Nous avons donné notre accord, relate M. Therrien. Hier, il nous a présenté une motion dans laquelle il suggère des solutions. Pour voter en faveur d’une motion, nous devons être d’accord avec l’entièreté du contenu. Notre chef a dit qu’il ne l’était pas. Ça ne veut pas dire que nous sommes racistes pour autant.» En tant que leader parlementaire, le député de La Prairie a donc transmis la réponse de son parti en Chambre des communes. Il affirme avoir simplement dit «non» lorsqu’on a demandé si tous les partis étaient unanimement en faveur de cette motion. «Jagmeet Singh n’a pas entendu notre réponse, alors je l’ai répété en ouvrant les paumes de mes mains. Il est devenu furieux et m’a traité de raciste à plusieurs reprises. Notre whip en chef, Claude DeBellefeuille, a exigé des excuses, mais il a répété que j’étais raciste et n’a pas voulu s’excuser.» Selon ce que rapportent différents médias nationaux, le chef du NPD aurait plutôt perçu le geste des mains comme un signe de rejet, «en voulant dire que ce n’est pas important». «Je l’ai confronté en lui demandant s’il me connaissait pour prétendre une telle chose», poursuit M. Therrien. Travailler en comité Ce dernier indique que le Bloc québécois aime travailler avec des comités et des experts pour trouver des solutions. C’est pourquoi le parti avait accepté cette demande il y a deux jours. Il ne souhaitait pas dicter des conclusions au comité en appuyant la motion, précise le leader parlementaire. «Dans le cas de celle-ci, le NPD ne nous l’a pas présentée avant pour en discuter ou pour tâter le terrain, ce que nous faisons toujours de notre côté, explique-t-il. Ainsi, nous ne sommes jamais surpris de connaître les votes des autres.» M. Therrien rappelle que le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a déjà laissé son temps de parole au chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec, Ghislain Picard, signe de sa bonne foi. https://www.youtube.com/watch?v=-cLyW7Z9m2o