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Au-delà des stéréotypes de beauté, l’acceptation

le mercredi 30 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 30 mars 2016

Dans une période comme l’adolescence où le corps change beaucoup, il est difficile pour les jeunes de développer un esprit critique face aux modèles de beauté irréalistes, estime Andrée-Ann Dufour Bouchard, nutritionniste et chef de projets pour ÉquiLibre.

L’organisme offre depuis 1996 le programme «Bien dans sa tête, bien dans sa peau» aux centres jeunesse, commissions scolaires, écoles et centres de santé et de services sociaux de plusieurs régions du Québec, dont la Montérégie. Il sensibilise les jeunes, les parents ainsi que les intervenants aux saines habitudes de vie.

«La beauté prend beaucoup de place dans la société, affirme Mme Dufour Bouchard. Les jeunes sont préoccupés par la prise de poids ou la musculature devant les modèles qu’ils retrouvent dans les publicités, les vidéoclips et les revues. C’est important ce que les gens pensent d’eux.»  

Selon ÉquiLibre, l’image corporelle se construit à partir des pensées, des valeurs, des sentiments personnels, du contexte socioculturel et des messages véhiculés par l’entourage. Les jeunes peuvent avoir une perception négative d’eux-mêmes sur différents points, dont le poids, la taille, la maturation physique ou la couleur de peau.

Normal de se questionner

Mme Dufour Bouchard n’est pas surprise par les résultats de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire. Elle pense que plus de jeunes vivent cette situation.

«Il s’agit seulement du pourcentage d’élèves qui ont accepté d’en parler ouvertement, rappelle-t-elle. C’est important de ne pas lâcher le travail de sensibilisation.»

Elle mentionne qu’il n’est pas malsain de se questionner quand on est adolescent.

«Il y a de bonnes raisons de se préoccuper de sa santé. La problématique, ajoute-t-elle, survient quand on se pèse tous les matins, que le choix des aliments devient un casse-tête ou qu’on va au gym juste parce qu’on veut être musclé.»

En quête de résultat rapide, les jeunes ont tendance à ne pas se tourner vers les bons moyens.  

«Ils sautent des repas, prennent des coupe-faim ou des pilules. Les régimes peuvent mener à un regain de poids. Leur santé est mise à risque», mentionne-t-elle.

Prévention

L’environnement dans lequel évolue l’adolescent pèse beaucoup dans la balance quand il est question d’estime de soi, selon l’intervenante d’ÉquiLibre.  

«C’est difficile pour un parent de savoir quoi faire pour aider son enfant. On est souvent démuni face à cette situation», explique-t-elle.

«Les parents et les enseignants sont des modèles marquants pour les jeunes et donc leur attitude par rapport à l’image corporelle va être importante. Si on valorise un seul modèle, on peut rendre les jeunes coupables du corps qu’ils ont en développement parce qu’il ne correspond pas aux stéréotypes. C’est important qu’ils valorisent le sain développement des enfants et non une seule image corporelle», a déclaré de son côté le Dr Jean Rodrigue, en entrevue avec TC Media.  

Mme Dufour Bouchard suggère de son côté de parler de la santé d’une manière positive.

«Il faut ramener la notion de plaisir. On prend soin de son corps pour être en forme et se sentir mieux et non pour contrôler son poids», conclut-elle.

Six élèves sur dix en Montérégie veulent perdre ou contrôler leur poids http://www.lereflet.qc.ca/actualites/2016/3/30/six-eleves-sur-dix-en-monteregie-veulent-perdre-ou-controler-leu.html