Sports

Au-delà du basketball, les amis et l’estime de soi

le mardi 10 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 10 novembre 2015

Après avoir foulé les terrains de soccer cet été, les jeunes atteints de déficience intellectuelle de l’équipe des Rapides des Olympiques spéciaux du Québec (OSQ) dribblent et lancent le ballon de basketball chaque lundi soir dans le gymnase de l’école Jacques-Leber à Saint-Constant.

Sous l’œil aguerri de l’entraîneur Sylvain Bouchard, également responsable de l’équipe de soccer, les neuf joueurs pratiquent avec plaisir et concentration leur nouvelle discipline sportive.

«J’aime venir ici, c’est le fun de voir les autres et de jouer au basketball», mentionne Carolanne, une adolescente de 13 ans née avec le syndrome de l’X fragile.

«Carolanne a beaucoup développé son estime d’elle-même, ajoute sa mère, Chantal Fyfe. Elle joue deux soirs par semaine parce qu’elle a compris que si elle jouait beaucoup, son jeu s’améliorerait.»

Pour Marc-André, 14 ans, la pratique du basketball l’aide à socialiser avec d’autres jeunes de son âge.

«J’ai hâte de venir ici le lundi, car ça se passe bien avec les autres», explique-t-il.

«Il voulait tellement jouer au soccer cet été, mais j’étais un peu craintive à le faire jouer dans une équipe régulière, admet sa mère et gérante des Rapides OSQ, Marie-Josée Thériault. Je ne voulais pas qu’il se fasse «niaiser» par les autres. Aujourd’hui, il est tellement heureux. Il est plus sociable et il veut continuer à rencontrer d’autres jeunes.»

Le plaisir avant tout

Au sein des Rapides, le travail d’équipe et le dépassement de soi règnent.

«Il n’y a pas d’esprit de compétition ni de préjugés les uns envers les autres, poursuit Mme Thériault. Ça reste amical. En tant que parents, nous nous assurons toujours que les jeunes aient du plaisir.»

La gérante se rappelle d’une participante qui voulait quitter la pratique parce qu’elle ne pensait pas avoir suffisamment de talent pour poursuivre.

«J’ai expliqué à sa mère que les jeunes sont là simplement pour avoir un sentiment d’appartenance à un groupe. Les coéquipiers sont aussi leurs amis», note-t-elle.

Atteint de trisomie 21, Nicolas, 15 ans, a finalement trouvé un groupe qui lui permet de s’épanouir.

«Ça faisait longtemps que je voulais que mon fils fasse du sport, mais aucune activité n’était vraiment adaptée pour lui, mentionne sa mère, Esther Foster. Les lundis basketball sont toujours inscrits sur son calendrier. Il met un autocollant en forme de ballon sur la date!»

Qui sont les Rapides des Olympiques spéciaux du Québec?

L’équipe des Rapides des Olympiques spéciaux du Québec (OSQ) est un projet-pilote lancé cette année sur le territoire du Roussillon jusqu’à Lacolle. Les jeunes âgés de 13 à 27 ans sont atteints de déficience intellectuelle comme la dysphasie, la dyspraxie, la trisomie, le trouble du spectre de l’autisme et le syndrome de l’X fragile. L’entraîneur des Rapides du Club de soccer Roussillon Sylvain Bouchard supervise les pratiques des différents sports. Après avoir expérimenté le soccer et le basketball, les Rapides OSQ se familiariseront avec la ringuette cet hiver.