Opinion

Billet d'humeur : Examens de conduite insuffisants

le jeudi 18 juillet 2019
Modifié à 12 h 01 min le 18 juillet 2019
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Être policier, je n’aurais aucune difficulté à remplir un quota de 50 tickets par jour. Il suffit de passer quelques minutes dehors pour observer des dizaines d’infractions au Code de la sécurité routière. Négliger de signaler son intention de tourner ou changer de voie en activant son clignotant est l’une des plus courantes. Cette lacune est particulièrement bien observable au bord du boulevard Saint-Jean-Baptiste à Châteauguay à l’approche du boulevard D’Anjou. Une minorité de conducteurs utilisent la petite manette près du volant avant de bifurquer dans la courbe devant le Complexe Gravité. Le mode d’emploi des feux pour piétons est manifestement étranger à beaucoup d’automobilistes. Nombreux sont ceux qui pensent qu’un cycliste doit s’arrêter devant une main orange si le feu est vert. Ils sont dans l’erreur. Leur mauvaise connaissance du Code de la sécurité routière représente un risque de blessure grave et même de mort. Ces gens n’hésitent pas à tourner à droite devant un vélo, lui coupant la route, persuadés qu’il a l’obligation de s’arrêter devant la fameuse main quand le feu est vert.
«C’est aberrant de ne pas contrôler les connaissances des conducteurs au fil des ans.»
Le fonctionnement des passages pour piétons ne fait pas partie non plus du bagage de connaissances de plusieurs. Et à voir le nombre de véhicules qui filent sur de longues distances dans les voies réservées aux virages à gauche sur les boulevards Saint-Jean-Baptiste et D’Anjou à Châteauguay, on peut conclure que la vocation de cet aménagement reste nébuleuse entre le siège et le volant de plus d’une voiture. À observer les gens sur la route, on en vient à se demander s’ils n’ont pas trouvé leur permis dans une boîte de Craker Jack comme on disait dans le temps. Je pense que le problème est là: le temps. Des centaines de milliers de permis de conduire datent de  30, 40, 50 ou même 60 ans. Pour l’obtenir, leur propriétaire a réussi un examen théorique et un petit test sur route. Une fois le document dans le portefeuille, il est valide presque jusqu’à la mort de son titulaire, sans que celui-ci n’ait à refaire la preuve de ses compétences au volant. C’est une aberration. Les règles concernant la sécurité routière changent pratiquement chaque année. Pour réduire les risques associés à la conduite automobile, c’est primordial que les utilisateurs aient une connaissance approfondie de la loi. Le gouvernement ne devrait pas imposer un seul examen, au départ, pour accorder un permis de conduire. Il devrait instaurer des tests aux cinq ans. Tu échoues, tu te reprends l’année d’après. Après trois échecs, tu fais une croix sur le privilège de conduire. «C’est aberrant de ne pas contrôler les connaissances des conducteurs au fil des ans.»