Opinion

En mode dépaysement

le mardi 02 août 2016
Modifié à 0 h 00 min le 02 août 2016
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Voici le billet du 3 août 2016 d'Hélène Gingras.

Que les gens autour de vous parlent une autre langue? Que vous alliez dans une ville où vous n'avez jamais mis les pieds? Que vous vous retrouviez devant une nature inconnue?

Il m'a suffi de presque rien du tout pour vivre une belle soirée hors des sentiers battus, l'autre soir.

Au retour du boulot, j'ai enfourché mon vélo en bonne compagnie. J'ai mis un repas dans mon sac à dos. Puis, une bouteille de vin. Et un peu d'eau…

Nous avons roulé quelques kilomètres seulement. À peine une quinzaine de minutes. Pour se retrouver au cœur du Récré-O-Parc à Sainte-Catherine. En bordure des Rapides de Lachine. 

La table à pique-nique nous attendait. Elle semblait avoir été plantée dans le paysage par un faiseur d'images. Ou un publicitaire embauché par Tourisme Québec pour vanter les attraits de la Montérégie. La beauté des rives du Saint-Laurent. Et les charmes du plein air.

Dame Nature était parée de ses plus beaux atours. Les arbres majestueux et probablement plus que centenaires semblaient veiller sur nous. Avec leur grandeur infinie. Les feuilles bien garnies.

Des canes et leurs canetons - j'en ai compté jusqu'à une douzaine à un certain moment - allaient et venaient sur le bord de la rive. À quelques pas de nous. Nous obligeant parfois à ne pas bouger trop brusquement. Ou à parler tout bas. Pour ne pas les effrayer. Pour ne pas troubler la nature. Et à apprécier ce contact privilégié avec la nature. Ma télé ne m’a pas manqué un seul instant.

Le soir tombait tranquillement. Rien ne pressait. Puis, ce qui semblait être les têtes de trois castors sont apparus de nulle part dans l’eau devant nous. Tel des crocodiles chassant. Passant tout près des canards sans faire d’éclat. Sans rompre l'harmonie ni la tranquillité. Deux mondes animaliers en union.

Il a bien fallu que je ré-enfourche mon vélo à un moment. Pour rentrer à la maison. Un bateau de marchandises occupant l'écluse, j'en ai profité pour prendre quelques photos du magnifique coucher de soleil. Au lieu de maugréer.

Je me sentais en mode vacances. À un jet de pierre de la maison. Au beau milieu de la semaine de travail. Et sans qu'il m'en coûte un rond. Je me suis couchée légère. Que demander de mieux?