Opinion

L’invitée indésirable

le mercredi 27 juillet 2016
Modifié à 0 h 00 min le 27 juillet 2016
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Voici le billet du 27 juillet 2016 d'Hélène Gingras.

Est-ce qu'il vous arrive d'avoir de la visite surprise?

J'ai toujours dit que quand il y a en pour deux, il y en a pour trois. Et ainsi de suite. J'ai hérité ça de ma mère. Quand vient le temps de préparer un repas pour des gens, il y en a souvent trop. C'est comme ça. Si bien que si une ou deux personnes s'ajoutent au dernier moment, ce n’est pas un problème.

En revanche, je n'aime pas que quelqu'un se pointe sans avoir été invité. Sans avoir au moins eu la politesse de s'annoncer. Ça m'indispose royalement. Ça me rappelle ce qui est arrivé l'autre soir...

Je suis allée à un festival en plein air. Pour assister à un spectacle de musique. Une belle soirée. N'eût été d'une invitée déplacée. Qui a eu le culot de s'installer tout juste derrière moi. Je ne l’ai pas entendue arriver. Mais je l'ai sentie tout de suite. Sans même avoir besoin de me retourner. Je l'ai fait pour la forme. Pour savoir qui l'accompagnait. Une femme dans la quarantaine. Qui l'aimait beaucoup contrairement à moi.

Pourquoi a-t-il fallu que cette femme fume derrière moi?

Je croyais pourtant avoir tout prévu. Je m'attendais à une foule compacte. À des gens qui poussent un peu. Qui vous marchent sur les pieds. Qui vous empêchent de voir la scène. Ou qui se plantent carrément devant vous. Sans respecter les gens qui sont là depuis des heures.

Mais je n'avais pas envisagé que j’allais croiser une invitée indésirable. Pire. Que j’allais la ramener avec moi à l’hôtel. Parce qu’elle avait envahi mes cheveux, mes vêtements et même ma peau. Sans aucun désir.

À chaque nouvelle cigarette allumée, je me retenais pour ne pas exploser. Pire, je ne pouvais même pas prendre de grandes respirations pour me calmer.

Oui, madame, je vous en veux de m'avoir forcée à respirer votre fumée secondaire à de multiples reprises pendant la soirée. Surtout parce que j’ai fait le choix de ne pas fumer. Sachant que c'est nocif pour la santé.

Si j'étais allée chez vous, j'aurais pu comprendre que vous dictiez les règles. Dans ce contexte, votre liberté individuelle a grandement brimé la mienne. Et je ne comprends toujours pas pourquoi je n’ai pas eu le droit à une vraie soirée en plein air.