Faits divers

«Une grosse boîte de souvenirs qui disparaît» – Nadine Dumouchel

le jeudi 06 août 2015
Modifié à 0 h 00 min le 06 août 2015

Nadine Dumouchel est restée jusqu’à 21h30 mercredi soir pour assister à la démolition du bâtiment patrimonial du Café d’ailleurs dont elle était la propriétaire.

La Delsonnienne a vu toutes les pièces tombées une à une.

«Ils ont dû défaire le toit, mais la maison était comme un casse-tête 3D. Si tu enlèves un morceau, tout le reste s’effondre», image-t-elle.

Elle admet que ce fût une journée forte en émotions.  

«En 1998, toute la famille était réunie pour l’ouverture. En 2015, toute la famille était réunie pour voir sa destruction», ajoute-t-elle.  

Mme Dumouchel et sa sœur Isabelle ont eu un coup de foudre en 1998 lorsqu’elles ont vu la maison patrimoniale datant de 1775.

«Nous voulions donner l’impression aux clients qu’ils revenaient de voyage et c’est pourquoi nous l’avons appelé Café d’ailleurs», explique-t-elle.  

Jusqu’en 2009, les sœurs Dumouchel et Benoît Cordeau ont géré le restaurant. Ils ont ensuite vendu le commerce à une nouvelle direction. Ils sont toutefois restés propriétaires des lieux.

La destruction du bâtiment était inévitable à la suite de l’incendie, selon l’agent Raphaël Émond-Fiset, de la Régie intermunicipale de police Roussillon.

«La maison a été démolie pour une question de sécurité afin de protéger les enquêteurs qui effectuent les fouilles. La démolition ne compromet pas la recherche d’indices», affirme-t-il.

«Pour le patrimoine municipal, c’est une grosse perte, rappelle pour sa part Nadine Dumouchel. C’est une institution de l’histoire québécoise qui vient de disparaître.»

Tout au long de la journée, elle a échangé avec des passants et des clients qui assistaient tristement à la scène.

«J’ai vu les yeux des gens alors qu’ils se remémoraient des moments passés dans le restaurant, mentionne-t-elle. C’est une grosse boîte de souvenirs qui disparaît tout d’un coup.»