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COVID-19

Une trentaine d’employés atteints de la COVID-19 chez Terrapure à Sainte-Catherine

le vendredi 22 mai 2020
Modifié à 17 h 38 min le 22 mai 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

La compagnie Terrapure Environnement à Sainte-Catherine, spécialisée dans la récupération de batteries, a stoppé ses opérations de production le 17 mai après que plusieurs employés aient contracté la COVID-19. La compagnie affirme que 28 employés ont été testés positifs, tandis que 35 autres sont négatifs. Une quinzaine d’autres résultats sont à venir.  La compagnie compte plus d’une centaine de travailleurs, plus des employés de bureau et des cadres. «Nous avons demandé à tous les employés de production de rentrer chez eux et de ne pas venir sur le site jusqu'à nouvel ordre, explique Benoit Deschênes, vice-président aux opérations/manufacturing. Nous maintenons des activités minimales pour maintenir l'intégrité de l'infrastructure et terminer la désinfection.» Il ajoute que la suspension de la production permet à l’entreprise d’effectuer un nettoyage en profondeur supplémentaire à celui entrepris depuis le jour de la découverte du premier cas positif et aux désinfections de routine. La direction évalue également la possibilité que des protocoles supplémentaires ou améliorés puissent être mis en œuvre «pour atténuer le risque d'exposition potentielle - par exemple dans nos zones communes, les salles de contrôle et les équipements partagés». Terrapure Environnement prévoit reprendre les opérations à l'usine «que lorsque la situation sera sûre pour tous nos employés», dit M. Deschênes. Inquiétudes La compagnie et le syndicat travaillent en partenariat, affirment-ils tous deux. Néanmoins, le syndicat reproche «le cafouillis» actuel dans le message de la Santé publique et au sujet du retour au travail. «Certains travailleurs qui ont été testés négatifs se sont fait dire d’être en confinement pendant 72 heures. À d’autres, on a dit qu’ils pouvaient retourner au travail immédiatement. Puis, il y a des employés qui travaillent toujours qui n’ont pas été testés», dénonce Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière affiliée à la CSN. Tous les travailleurs ne sont pas systématiquement testés, semant l’inquiétude chez certains. «S’ils ont été en contact moins de 15 minutes avec quelqu’un qui a été testé positif, ils n’ont pas à passer de test. Mais on oublie que ce sont des contacts répétés entre les travailleurs parce qu’ils échangent de l’information plus fois par semaine à chaque changement de quart de travail», ajoute-t-il. M. Bégin aurait voulu que la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) envoie un inspecteur pour sécuriser le milieu de travail. À ce sujet, la CNESST confirme qu’elle n’a pas l’expertise en immunisation et que le dossier relève de la Santé publique. [caption id="attachment_86747" align="alignleft" width="444"] L'entreprise est située dans le parc industriel de Sainte-Catherine.[/caption] Rencontre Une première rencontre a eu lieu vendredi matin avec le syndicat, la direction, la Direction de la santé publique de la Montérégie et la CNESST. «C’est vrai que le message de la Santé publique n’était pas un uniforme, selon les régions où nos travailleurs demeurent, et que le message sur la façon de gérer la situation n’était pas toujours clair», convient M. Deschênes. Ce dernier refuse néanmoins de jeter la pierre à qui que ce soit, étant donné le contexte exceptionnel de la situation. L’important, c’est que tout le monde travaille main dans la main, selon lui. Au retour au travail, il explique que les employés devront remplir une fiche de contacts quotidiennement, de manière à retracer plus facilement ceux qui pourraient être en contact avec une personne positive. Quant au fait de tester tous les employés au coronavirus, «ça crée un faux sentiment de sécurité», affirme M. Deschênes. La Direction de la Santé publique de la Montérégie confirme que seuls «les contacts à risque élevé ou modéré des personnes atteintes de la COVID-19 et les personnes qui présentent des symptômes compatibles avec la COVID-19 sont admissibles au dépistage».