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VIDÉO - Une Laprairienne a bâti une école primaire en Tanzanie

le mercredi 25 novembre 2020
Modifié à 14 h 08 min le 24 novembre 2020
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Au cours d’un séjour en Tanzanie à l’automne 2019, Audrey St-Onge a côtoyé des animaux sauvages, rencontré des communautés locales et admiré des paysages époustouflants. Par-dessus tout, ce voyage d’une vie lui a permis de participer à la construction d’une école primaire, un legs d’une valeur inestimable pour la population, souligne celle dont l’implication a récemment été récompensée. [caption id="attachment_99509" align="alignright" width="444"] Mathieu Le Vaillant, Étienne Tardif, Charles Parizeault, Agathe Henry, Lucas Bienvenue, et Audrey St-Onge. (Photo gracieuseté)[/caption] Alors que les zèbres déambulaient à proximité, la Laprairienne, ses camarades du Programme de regroupement étudiant pour la coopération internationale de l’École de technologie supérieure et des travailleurs embauchés sur place avaient tous le cœur à l’ouvrage et ne comptaient pas les heures. Ce fut le quotidien hors du commun de la jeune femme de 22 ans à la feuille de route déjà bien garnie pendant quatre mois. «Nous avons supervisé tous les aspects du projet et sommes assurés de l’approvisionnement des matériaux. Même le béton a été fait à la main en utilisant des méthodes rudimentaires», raconte la boursière du concours Chapeau les filles! en 2018. L’école est constituée de six bâtiments où se trouvent trois salles de classe pouvant accueillir chacune 45 élèves, une cuisine fermée, une cafétéria, un bureau, des latrines, etc. Bien qu’elle ait été construite sur un terrain appartenant à l’Église catholique, son conseil d’administration ne l’est pas entièrement. Celui-ci est formé de représentants de l’Église, mais aussi de membres de la communauté et de parents d’élèves, fait savoir l’étudiante en ingénierie. [caption id="attachment_99514" align="alignleft" width="444"] La construction a nécessité quatre mois de travail. (Photo gracieuseté)[/caption] Un intermédiaire impliqué En bâtissant une école dans le village de Nainokanoka, elle et ses cinq collègues ont fait un projet à la fois avec et pour les quelque 15 000 habitants de ce secteur reclus situé au nord du pays.
«On devait se coordonner avec la période de pluies, car les routes pour se rendre à l’école étaient impraticables. Le chantier a dû s’arrêter une semaine.» -Audrey St-Onge
«Nous avons simplement été là pour leur donner une infrastructure durable, et non pour la gérer aussi. Par exemple, c’est le conseil qui a décidé que cette école allait privilégier l’éducation pour les filles», explique l’étudiante dont le groupe s’est familiarisé à la réalité du peuple Maasaï par l’entremise d’un contact. «Nous avons eu une excellente relation avec ce partenaire. Nous lui parlions presque chaque jour pendant l’élaboration du projet. Il nous assurait qu’il y aurait des élèves et des professeurs disponibles. Grâce à lui, nous avons la certitude que l’école perdura, car ça lui tient beaucoup à cœur», souligne Audrey St-Onge. Faire rouler l’économie locale [caption id="attachment_99516" align="alignright" width="444"] L'école comprends six bâtiments. (Photo gracieuseté)[/caption] L’esprit en paix quant à la pérennité de l’établissement, le groupe a démarré une campagne de financement lui permettant d’amasser 125 000$ sur 10 mois, dont 64% proviennent de commanditaires. Cet argent a permis d’acheter les matériaux et de payer les employés sur le chantier, fait savoir la Laprairienne, qui reconnaît qu’il serait impensable de transposer cette situation au Québec. Néanmoins, les étudiants ont dû effectuer du financement à distance, alors qu’ils se trouvaient en Tanzanie, pour finaliser le projet. Il était essentiel pour le groupe d’embaucher des résidents du village, raconte-t-elle. «Nous avons effectué une rotation des employés locaux, afin que tous puissent en bénéficier. Ils étaient payés pour encourager à leur tour l’économie locale et la faire rouler, détaille la jeune femme. C’est aussi grâce à cet argent qu’ils pourront inscrire leur enfant à l’école.» Audrey St-Onge a vécu «un moment exceptionnel» lorsque les habitants du village ont visité le bâtiment flambant neuf, le 22 décembre 2019. [caption id="attachment_99511" align="alignleft" width="444"] Les communautés locales ont fait un grand festin pour inaugurer l'école. (Photo gracieuseté)[/caption] «Ils ont fait des chants et des danses typiques. Les femmes du village ont cuisiné un grand festin», relate celle qui se dit marquée à jamais par cette communauté. À ce jour, l’école n’a pas encore accueilli d’élèves, puisqu’elle est fermée, à l’instar des autres dans le pays, en raison de la pandémie.

Finaliste Forces AVENIR

Finaliste dans la catégorie Entraide, paix et justice du Gala Forces AVENIR en octobre dernier, Audrey St-Onge a reçu une bourse de 2 000$ pour avoir participé à la construction de l’école primaire en Tanzanie. L’étudiante qui a des visées sur d’autres projets humanitaires dans le même pays souhaite verser une partie de sa bourse au conseil d’administration de l’école, afin de payer le salaire des professeurs et la nourriture offerte à la cafétéria. «Avec 60 sous, c’est possible d’avoir un repas complet pour un élève», révèle-t-elle. https://www.youtube.com/watch?v=BgvIEdvhmWA