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À Memphis pour guérir son fils

le vendredi 06 décembre 2019
Modifié à 11 h 48 min le 16 juin 2023
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

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Elle retourne à Memphis un an plus tard pour le cancer de son fils

Atteint d’une tumeur cancéreuse à la tête découverte alors qu’il avait 13 mois, Anthony Yglesias a remporté plusieurs batailles d’un long combat. Après deux ans et demi de rémission, l’enfant maintenant âgé de 4 ans doit se rendre à Memphis, au Tennesse, aux États-Unis, pour subir des traitements de radiothéraphie, car la maladie est de retour.

Sa mère, Jade Yglesias, a rencontré Le Reflet deux jours avant leur départ, le 29 novembre. Son fils ne réalisait pas totalement ce qui l’attendait, car il n’avait pas de symptômes avant sa rechute, laisse savoir la résidente de Delson.

«Quand on essaie de lui expliquer ce qui se passe, il nous répond: mais non, Anthony n’est pas malade. On lui dit qu’on part en voyage et qu’on va aller faire des tours à l’hôpital», explique-t-elle. Mme Yglesias se souvient qu’avant le retour de la maladie cet automne, son fils a commencé l’école et «tout allait vraiment bien».

«Il avait des IRM [imagerie par résonance magnétique] aux 6 mois et à la dernière, en septembre, la tumeur était revenue, dit-elle. On était dévastés.»

Anthony a subi une deuxième opération en octobre. L’intervention s’est somme toute bien déroulée malgré les risques, car la tumeur se trouve près de sa colonne vertébrale.

«Il avait tellement récupéré qu’on a baissé nos gardes, en quelque sorte.» -Jade Yglesias

Arrivée de la maladie

Le cauchemar a commencé il y a trois ans. Le bambin vomissait, perdait l’équilibre et tombait fréquemment. Il a fallu huit visites chez le médecin pour que sa mère obtienne des réponses.

«À l’hôpital, je leur ai dit que je ne sortirais pas de là avant qu’ils trouvent ce qu’il avait. On m’a dit de ramener mon fils à la maison parce qu’il n’allait pas mourir. J’étais dans tous mes états», se souvient la femme âgée de 28 ans. Anthony a finalement passé des tests plus approfondis à l’Hôpital Sainte-Justine.

En mai 2016, le diagnostic est tombé. L’enfant avait un épendymome de type 3, soit une tumeur cancéreuse. Ses chances de guérison étaient de 25 à 30%. «Je n’arrivais pas à comprendre comment ça pouvait arriver, raconte la maman avec émotion. La tumeur était de 5,6 cm par 4 cm. C’était énorme dans la tête de mon petit bébé d’un an.»

 Le 9 mai, le petit était opéré d’urgence. Les fontanelles, soit des espaces sans os dans la tête des nouveau-nés, l’ont sauvé en empêchant la tumeur de toucher son cerveau. Après l’opération, Anthony a dû passer par trois cycles de traitements de chimiothérapie, suivis de radiothérapie.

Ce dernier traitement a dû se faire dans un hôpital aux États-Unis, soit à Jacksonville, en Floride, parce que la radiothérapie au Québec est conçue pour les adultes. Pour la tête d’un enfant, la radiothérapie aux protons doit être utilisée. Le séjour de 9 semaines en Floride a été le premier voyage de la famille, au grand bonheur d’Anthony qui adore nager, raconte sa maman avec un sourire. Cependant, les traitements, surtout la chimiothérapie, ont beaucoup affecté sa santé.

«Il ne mangeait plus et a été nourri par un tube nasogastrique pendant quelques mois. Ç’a attaqué ses muscles et ses nerfs. Il était tellement faible qu’on a failli le perdre à plusieurs reprises», confie sa maman. Puis, en avril 2017, Anthony avait gagné une bataille.

«On nous a dit qu’il n’y avait plus de tumeur et qu’il était considéré comme en rémission, mais son combat n’était pas terminé», dit Mme Yglesias. Physiothérapie, ergothérapie et orthophonie sont, entre autres, devenus une partie du quotidien de l’enfant qui devait réapprendre à marcher. Il a aussi dû apprendre à parler et porter des appareils auditifs.  Maintenant, Anthony doit repasser par toutes ses étapes. Cette fois, il se rend dans un hôpital à Memphis car il n’était pas possible pour lui et sa mère de retourner en Floride pour des raisons de logistique.

Traitements et voyages

Le coût des traitements de radiothérapie, soit 300 000$, est couvert par la Régie d’assurance maladie du Québec. Néanmoins, Mme Yglesias, mère monoparentale, doit couvrir les frais de voyage qu’elle et son père font en voiture avec Anthony. La première fois, elle avait amassé 5 000$ grâce à des dons.

Pour son deuxième voyage à Memphis, elle a un objectif de 10 000$. Plusieurs campagnes de financement sont en cours via le groupe Facebook «1 pour tous et tous pour Anthony».

Au moment d’écrire ces lignes, le montant total amassé n’était pas connu. La Ligue des bons amis, un organisme de la région, a également aidé Anthony en lui offrant une marchette. L’entourage de Mme Yglesias est également très présent pour la soutenir.