Opinion

Billet : le réservoir à eau chaude

le mercredi 23 mai 2018
Modifié à 10 h 05 min le 23 mai 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Je vous ai dit à quel point un chaton peut être tannant. Mais curieux? Lundi. Il y a deux semaines. Je reviens du travail. Dès que je mets le pied dans la maison, je sens qu’il se passe quelque chose d’anormal. Pikée est tapie sous le lit de la chambre d’amis. Apeurée. Alfi ne vient pas me voir. Hum… Je fais le tour rapidement. Descends au sous-sol. J’entends Alfi qui miaule de détresse. Je le trouve derrière le chauffe-eau. Coincé. Incapable de remonter. Veux-tu bien me dire ce qui lui a pris de descendre là? J’ai toujours pensé que sa curiosité est à l’origine de sa survie. Je le pense encore plus maintenant. Une fois la surprise passée, j’essaie de trouver une solution pour le sortir de là. La tête me roule à 100 milles à l’heure. Vider le chauffe-eau? Percer un trou dans le mur de l’escalier? Faire venir une compagnie qui capture les animaux sauvages? Le réservoir est inconfortable. J’ai mal aux genoux rapidement. J’ai chaud. Je transpire. En plus, je dois faire attention aux tuyaux et à l’électricité. Je n’ai quand même pas envie d’avoir un dégât d’eau en plus. Alfi continue de miauler sa détresse. Dès que je disparais de son champ de vision. Je l’engueule gentiment. Je le vois à peine malgré la lumière allumée. Si bien que je me mets une lampe frontale. Deux billes me fixent, me supplient. J’avoue, c’en est drôle. Je ris. Dépassée par le ridicule de la situation. Je vous fais grâce du nombre d’allers-retours que j’ai fait entre le réservoir et les différentes pièces de la maison. En essayant de trouver quoi utiliser pour le remonter. Je lui ai tendu une couverture texturée – mon chaton n’est pas dégriffé –. J’ai descendu un sac en bandoulière dans l’espoir qu’il soit assez curieux pour se glisser dedans. Ou que je puisse utiliser la ganse pour l’agripper par le ventre. J’ai mis un bout de 2 X 4 enroulé de corde et de tapis pour qu’il puisse remonter. Il mordillait la corde. Baillait. Me regardait sans comprendre. Je l’ai finalement eu par le ventre. Quand j’ai sorti les gâteries pour chat, il s’est accroché après le morceau de bois pour remonter. De justesse, je l’ai agrippé par une patte et son collier. Sapré chat!