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Emmanuelle Balmori : Acrobate sur patins

le mercredi 25 avril 2018
Modifié à 15 h 56 min le 25 avril 2018
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

L’artiste aérienne sur glace Emmanuelle Balmori s’illustre depuis une vingtaine d’années en combinant voltige et patinage artistique. Actuellement en tournée sur le bateau de croisière Allure of the Seas, la résidente de La Prairie répond aux questions du Reflet. https://youtu.be/hKkef5EHob4   D’où vous est venue l’idée de marier la voltige et le patinage artistique ? «Je pratique le patinage artistique depuis l’âge de 5 ans. J’ai commencé à faire des spectacles professionnels à 19 ans, en danse sur glace, avec un partenaire. J’ai participé à quelques tournées aux États-Unis et au Royaume-Uni. J’ai toujours été fascinée par le cirque et en particulier les arts aériens. J’entrevoyais un bel amalgame entre la glisse que seul le patinage peut offrir et la liberté de voler.»   Dans quelles circonstances avez-vous développé votre numéro ? «Mon partenaire de danse sur glace ayant arrêté de patiner, j’ai décidé de créer un numéro inédit de cerceau aérien sur glace. Après un an de travail et de recherche artistique de manière presque entièrement autodidacte, j’ai obtenu mon premier contrat comme artiste aérienne sur glace avec la compagnie Ice Capades. Presque 20 ans plus tard, je suis considérée comme une pionnière du cirque contemporain sur glace.»  
«Il faut un grand pouvoir de concentration parce que c’est notre vie qui est en jeu chaque fois qu’on est sur scène.» - Emmanuelle Balmori, artiste aérienne sur glace
  Vous avez côtoyé des artistes de renom ? «Je me suis produite avec les plus grandes compagnies internationales de spectacles sur glace. Entre autres, j’ai participé aux tournées de la compagnie suisse Art on Ice, durant lesquelles j’ai présenté mes numéros accompagnés par la chanteuse pop Leona Lewis, les violoncellistes 2Cellos, la mezzo-soprano suédoise Malena Ernman et le violoniste David Garrett. J’ai aussi participé à des spectacles avec l’Orchestre symphonique de Munich.»   Vous travaillez sans filin (câble). Craignez-vous les chutes ? «Je vole au-dessus de la glace sans filet ni longe de sécurité jusqu’à 10 mètres dans les airs. Il faut avoir une concentration à toute épreuve, des nerfs d’acier et être en pleine capacité de ses moyens physiques pour réduire le risque de chuter.»   Quelle est la principale difficulté de ce type de numéro ? «Il faut savoir composer avec le poids des patins et le fait d’avoir des lames bien aiguisées aux pieds. Je me coupe souvent! Le poids des patins fait en sorte qu’il faut être plus fort pour paraître aussi agile et léger qu’un artiste aérien sans patins. Le public en général et même les artistes professionnels qui me voient pour la première fois ne sont pas capables de deviner si je suis d’abord patineuse ou acrobate. C’est un beau compliment, ça prouve que j’ai bien réussi l’amalgame des deux disciplines!» [caption id="attachment_40480" align="aligncenter" width="521"] L’artiste Emmanuelle Balmori photographiée dans les jardins de Allure of the Seas. (Photo gracieuseté)[/caption]   Combien d’heures pratiquez-vous ? «Ça dépend si je suis en phase de création, en tournée de spectacles ou à la maison. Comme ça fait presque 20 ans que je fais du cirque sur glace, je privilégie maintenant la qualité à la quantité. Je fais durant cinq jours/semaine environ une heure de travail sur des appareils aériens, plus une autre heure de Pilates, d’étirements et de yoga. Pour l’entraînement cardio, je fais du ski de fond l’hiver et de la natation l’été.»   Parlez-nous du bateau sur lequel vous travaillez… «Je suis sur Allure of the Seas qui fait partie des quatre plus gros navires de croisière au monde. À bord, on retrouve une patinoire dans un théâtre de 750 sièges. La surface glacée est environ six fois plus petite qu’une patinoire standard nord-américaine. Je suis l’artiste principale avec mes numéros aériens de cerceau, tissu, chaînes et bungees [saut en élastique] sur glace depuis décembre 2000. Le navire est tellement gros qu’il ne bouge pas beaucoup, mais parfois lors des spectacles on ressent tout de même la houle, ce qui rend les performances plus difficiles.»   À LIRE SUR LE MÊME SUJET : Une école de cirque à Delson