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Plan de Grand Déblocage : Les maires du Roussillon réagissent

le vendredi 23 mars 2018
Modifié à 14 h 20 min le 23 mars 2018
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Le Reflet a demandé aux maires de la région ce qu’ils pensaient du Grand Déblocage du Parti québécois. Ce plan a pour ambition de régler les problèmes de congestion sur l’île de Montréal et ses couronnes.    Saint-Constant Le maire de Saint-Constant, Jean-Claude Boyer, considère que le projet du PQ représente une alternative «des plus intéressantes aux problèmes de transport dans le Roussillon». Toutefois, Saint-Constant mentionne que toutes les options doivent être considérés, dont celle du Réseau express métropolitain (REM) du gouvernement libéral. «La Ville ne rejette pas pour autant le projet du REM. L’implantation d’un tramway sur la Rive-Sud [proposition du PQ], qui passerait par Saint-Constant, peut certainement être compatible avec le projet de REM», a indiqué le maire. Saint-Constant rappelle que toutes propositions sérieuses pour diminuer la congestion routière et l’amélioration du transport collectif doivent être analysées.   Delson Le maire de Delson, Christian Ouellette, croit qu’il est possible de poursuivre, tout en le remaniant, le projet du REM en y ajoutant la venue d’un éventuel tramway longeant la route 132. «L'implantation d'un tramway de Delson au pont Champlain est essentielle à notre développement, puisqu'en ce moment, plus d’un million de personnes [en provenance de Delson, mais aussi des autres villes] utilisent annuellement les autobus express de Delson et les mènent directement au centre-ville», rappelle-t-il. «Le projet du PQ mérite d'être analysé et étudié puisque le projet d'un tramway est très bien accueilli à Delson. Est-ce que nous devrions mettre fin au projet du REM? Non, je ne crois pas. Pas dans sa totalité. Conservons le lien tel que dessiné entre le centre-ville et le quartier Dix30», affirme le maire.   La Prairie La Ville de La Prairie souhaite que le projet du REM soit maintenu, a indiqué le maire Donat Serres. «C’est une belle alternative [Grand Déblocage], mais qui arrive un peu tard. Je suis au conseil d’administration du Réseau de transport métropolitain (RTM). Je sais vraiment ce qui s’en vient concernant le REM et le projet est très avancé», explique le maire. M. Serres a indiqué que certains aspects du Grand Déblocage exigent des réponses. «Il faut être certains des coûts; que les corridors choisis vont bien desservir la population. C’est une proposition qui est embryonnaire. On dit que le tramway va atteindre une vitesse de 70 km, mais sera-t-il fonctionnel avec notre climat? Est-ce qu’il y a des études qui ont été faites?», demande le maire. Même s’il reconnaît que le développement de l’axe est-ouest que propose le Grand Déblocage répond aux attentes de la région, le maire ne veut pas qu’on remette le projet du REM en question. «Il y a un engagement qui est là. Va-t-on toujours tout remettre en question? Quand on regarde ce qui se passe à Portland en Oregon, on est 40 ans en retard en matière de transport en commun. Leur premier SLR (système léger sur rail) s’est fait il y a 40 ans. Pour une fois que des actions sont posées, allons-y», fait-il valoir.   Candiac Saluant l’initiative du PQ, Candiac affirme que le REM constitue dans l'immédiat «une solution réelle avec une implantation à court et à moyen terme», affirme son maire, Normand Dyotte. «Il existe une question d’urgence pour débloquer le Grand Montréal en termes de fluidité. Le REM, dont la première pelletée de terre est prévue sous peu, viendrait rapidement atténuer des problématiques de circulation en direction de Montréal», poursuit M. Dyotte. Cependant, le maire souhaite que des mesures soient prises pour une accessibilité efficace aux futures stations de Brossard du REM, ainsi qu’une garantie de la fluidité de la circulation en direction de ces mêmes stations. Si Candiac abonde dans le même sens que le PQ en réclamant le développement de l’axe est-ouest, elle questionne certains aspects du Grand Déblocage. «Il est indiqué dans la fiche technique du Tram-express sur la Rive-Sud que ce dernier serait uniquement implanté dans notre secteur d’ici 6 à 7 ans. Or, nous considérons ce délai long pour remédier à des enjeux bien existants en 2018 comme des problématiques de circulation à Montréal, en direction du centre-ville et sur la Rive-Sud», indique la Ville.   Sainte-Catherine La Ville de Sainte-Catherine n’a pas pris de position officielle concernant la proposition du Parti québécois. Elle a rappelé qu’elle considère «que les enjeux métropolitains de mobilité et de transport doivent être au centre des réflexions et des actions de nos gouvernements.» Elle poursuit en indiquant que ces enjeux «doivent être travaillés de pair avec les municipalités, afin de prendre en compte leur réalité et les besoins actuels et futurs de leur population.»   Saint-Philippe Se disant ouverte à toutes suggestions pour régler les problèmes récurrents de congestion, la mairesse de Saint-Philippe, Johanne Beaulac, ne souhaite pas qu’on mettre au rancart le projet du REM. «Le projet du REM est très avancé, des sommes considérables ont déjà été engagées. Sommes-nous prêts à repartir à zéro? Peut-on combiner les deux projets? À première vue, des idées pourraient devenir complémentaires.  Si le PQ veut opposer le grand déblocage au REM, une démonstration appuyée doit être faite», affirme-t-elle. Si elle accueille favorablement le prolongement de la ligne de Candiac jusqu’à Saint-Jean-sur-Richelieu en passant par Saint-Philippe, la mairesse rappelle qu’il y a beaucoup de questions à régler. «Loin d’être contre cette idée, il faut d’abord se concerter, prendre part aux discussions et travailler avec une analyse complète des impacts, des coûts et des retombées pour les citoyens de Saint-Philippe et de la grande région du Roussillon», fait remarquer Mme Beaulac.   À LIRE SUR LE MÊME SUJET : 

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