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REVUE 2020 : Trois personnalités qui se sont démarquées durant la pandémie

le mardi 29 décembre 2020
Modifié à 15 h 53 min le 28 décembre 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Les portraits de personnalités qui ont fait une différence durant la pandémie ont été nombreux en 2020 dans les pages du Reflet. Le Journal en a sélectionné trois; l’un a terminé sa carrière en combattant la pandémie sur la ligne de front, un autre a troqué un voyage pour s’impliquer en CHSLD et la dernière a fait entendre sa voix face à un enjeu provoqué par la COVID-19. Un inhalothérapeute au cœur de la bataille Un patient porteur de la COVID-19 se présente à l’urgence d’un hôpital. Il est en difficulté respiratoire. Il faut vite recourir aux services d’un inhalothérapeute. Marc Lefebvre, un Constantin qui pratique ce métier depuis 37 ans à l’Hôpital LaSalle, a témoigné de son travail sur la ligne de front, en mai. Au début de la crise, la Ville de LaSalle était une zone chaude. Les patients en état critique et les décès se sont accumulés. «Beaucoup [de membres du personnel] ont été troublés de faire face à ces situations. Ce n’était pas facile. Je me souviens qu’un après-midi, on a intubé trois patients en deux heures», a raconté l’inhalothérapeute, ajoutant que c’est un nombre élevé en si peu de temps. Lorsque les premiers cas de COVID-19 sont apparus au Québec, les hôpitaux ont ralenti leurs activités régulières pour que le personnel se prépare. «On s’est préparé au pire. Comme si on partait en guerre. J’ai vraiment vécu ça comme le débarquement de Normandie. La maladie arrivait chez nous», raconte M. Lefebvre. L’inhalothérapeute a terminé sa carrière «dans la COVID-19». Il se préparait à sa retraite lorsqu’il a raconté son expérience au Journal. Destination CHSLD plutôt que le Portugal [caption id="attachment_87292" align="alignright" width="444"] Pierre Gaumond a travaillé presque un mois dans un CHSLD.[/caption] Contrôleur aérien de profession, Pierre Gaumond avait prévu visiter le Portugal à l’été 2020. Obligé de changer ses plans en raison de la COVID-19, le Sainte-Catherinois a décidé de faire œuvre utile. Il a prolongé ses vacances, afin de travailler pendant un mois dans un CHSLD de Montréal. Après avoir suivi une formation offerte par la Croix-Rouge sur l’équipement de protection individuelle, il a été embauché comme préposé aux bénéficiaires. Pierre Gaumond a voulu être bénévole, mais ses démarches auprès du site Web du gouvernement «je contribue» n’ont jamais donné de résultat. Il a donc posé sa candidature pour un poste. Il a affirmé ne pas avoir l’intention de garder son salaire. Il en a don au complexe le Partage à La Prairie. M. Gaumond a raconté ses deux premiers quarts de travail. «La plus grosse problématique que je constate, c’est qu’on fait face à quelque chose qui n’a jamais été vu. Tous les protocoles qui sont en place depuis 20 ans sont complètement modifiés. C’est comme construire un avion en plein vol», a-t-il confié alors. Il a également témoigné de la fatigue du personnel, de la détresse psychologique des bénéficiaires importante. Une femme atteinte d’un cancer incurable livre deux combats [caption id="attachment_100437" align="alignleft" width="444"] Isabelle Pomerleau[/caption] La Constantine Isabelle Pomerleau mène de grandes batailles depuis juillet. Alors qu’elle a appris en pleine pandémie mondiale qu’elle était atteinte d’un cancer incurable, la femme de 51 ans a revendiqué le droit d’être accompagnée de son mari pour ses traitements en oncologie. Son message s’est fait entendre par le gouvernement, qui a abordé l’enjeu vécu par Mme Pomerleau en point de presse, le 9 décembre. Le ministre de la Santé Christian Dubé a alors précisé que les patients en oncologie avaient le droit d’avoir un proche aidant dans la salle d’attente, mais pas dans le local où sont effectués les traitements de chimiothérapie. La Constantine Isabelle Pomerleau n’a pas accepté cette mesure. «C’est ridicule, a-t-elle dit. Dans la salle d’attente aussi, il y a plein de patients en oncologie qui viennent pour des rendez-vous médicaux. Que mon mari soit dans la salle d’attente ou avec moi, ça ne change rien.» La porte-parole de l’opposition officielle en matière de Santé, Marie Montpetit, le représentant du 2e groupe d’opposition, Andrés Fontecilla et le porte-parole du 3e groupe d’opposition pour les proches aidants, Harold Lebel, ont pris part à une conférence de presse dans la hall principal de l’Assemblée nationale en compagnie de Mme Pomerleau, le 8 décembre, afin de revendiquer le droit des personnes atteintes de cancer d’être accompagnés d’un proche aidant lors de leurs traitements.